Comment raviver un cliché? examen d'un cas dans la littérature maghrébine. (un petit exercice ludique ou délire linguistico-littéraire d'un étudiant qui a pris de l'âge)
Heikel Ben Musapha (littérature, linguistique et traduction)
vendredi 8 novembre 2024
Comment raviver un cliché?
Damascène de rose!
Altière, une damascène me surprit
Entre deux fillettes, au loin, qu'elle protégeait d'un
Feuillage verdoyant et d'un arbre qui, sans se soucier, buvait à leurs eaux
En me rapprochant, je la vis leur expliquer
Que les pihis à l'unique aile ne volent plus en couple
Dans sa pédagogie elle semblait souffrir
Des dards qui lui ont été administrés
Et je lui dis: ô, toi, reine des roses,
comment... comment peux-tu, effilochée, ta beauté dégager ?
Comment peux-tu continuer de protéger?
J'aime voir ton éclosion, et je rate
Mais le soleil ne m'éclaire que peu
Et la verdure que tu nourris te cache
Je voulais pourtant te voir claire, limpide
Mais.... Parfois, la lumière m'éclabousse les yeux
Et ils peinent de ne pouvoir s'avancer vers
Ton suc et à en percer le secret Aodo-rablant!!
Le vent est violent par cette journée ensoleillée
Et tu te dandines sur ta scène Déesse
Punique narguant les menaces romaines
Déesse arabère contre l'oubli et l'injustice
L'histoire, la nôtre, te retiendra et n'oubliera
Jamais ta senteur mère de toutes les senteurs
Nous nous verrons toujours sur terre !
Car, tu n'es pas un brin de bruyère que l'on salue
Tu es LA ROSE!!! TU ES GÉNÉROSITÉ !
Contrastives
Assassins, les mots qui fuient sur l’axe linéaire
Assassinés, les mêmes mots qui ont fui….
À quoi bon tisser une vaine avoine verte,
Si les veines sont asséchées ?
Que peut l’avoine face au gel que le feu ne lénifie
point ?
Que peut un brin de bruyère si on ne le voit plus ?
Que peut une rose de Damas contre l’attente et
l’oubli ?
Homme plein de raison que la nature pourrit avec sa
sélection…
Homme de peu de raison dont les ailes voient leurs plumes
tomber…
Après tout, les feuilles tombent bien en automne et l’arbre
n’y peut rien…
Tend le drapeau et avance, toi que l’on ne voit point…
Remue le ciel et la terre que je n’entendrai rien… que je ne
te verrai point…
Dis-leur à la fin que j’ai tissé la mauvaise avoine vaine…
Ou que j’ai simplement vécu le temps sans le savoir par
raccroc ou par hasard…
Il sera temps parfois de s’arrêter tel une phrase à un
point…
Une phrase labile que tu n’entendras point… et qui survivra,
ludique…
Vas dans les champs… cueille des mots-cerises…
Jette l’écume dans les marrons glacés…
Au temps des cerises, il n’y a point que la neige
printanière…
Au temps des clémentines, il y aussi le cédrat…
Fais ta tisane de mots asséchés et endors-toi dans un
souvenir.
Teburbu Minus, le 29/10/2024
(P)lèvres
Un psaltérion sans cordes… vacarme dans ma tête
Un beau Bacchus y fait le mouvement inverse de minerve
Et se prend dans les rets de Poséidon
Au lever, il pleut des mots que je pleux involontairement…
La route est si lente que je ne la vois plus…
Seul un objet magni-léfique me la souffle doucement dans les
cordes de Mahbouba
Je bois à ma faim l’éclair des pluviôses nuées en sirotant
une salive qui tarit
Et une bouche sèche
trop sucrée qui cherche l’empathie du café
Homme de paroles, la solidarité du café n’a jamais été son
fort
Car l’image délinéée du café ne peut les supporter…
Homme social, animal qui parle, Vautre-toi, sans te soucier,
dans le silence
Vouloir ne se met jamais à l’impératif et le sentiment est
un infinitif rauque…
Ce n’est que par accident qu’il t’arrive de régir, car sans
l’infinitif tu risques de mourir
Va, vis sans devenir et n’oublie point les roses qui auprès
de toi éclosent…
Le poumon doit à la plèvre ce que la rose doit à son épine…
Ce que langue doit aux lèvres et ce que tes nuits doivent
aux jours….
Tout le pari est là !
Souvenir d’un 28/10/2024 de D…. à .M….
Un ciel qui égale le ciel (Traduction de سماء بحجم السماء de Faouzia Aloui)
سماء بحجم السماء شعر فوزية العلوي
سأنتعل المفردات التي لا حسيس لأحرفها
وأبتدئ الانحدار إلى سبل
ليس يعرفها السّالكون
سأنتظر النّجم أن يتعالى
وأبدأ قطف الكلام الذي في الظّنون
سأحذف كلّ حروف النّداء
لكي لا يعاتبني عابر
عن سماء مغيّمة في الرّبيع
ولا عن خريف تأخّر في الاصفرار
ولا عن مساء تبدّد دون حنين ودون انتظار
وكي لا تجيئ النّساء إليّ يطالبنني
بالبكاء على راحل لم يكم عالما
بالفَراش الذي وهب العمر للاحتراقْ
ويسألنني عن حبيبي
الذي لم يكن عالما بالشّجونْ
سألتحف المفردات الخفاف
كريش الطّيور الوليده
وأبدأ شدوا فريدا
وأبحث في باحة العمر عن المستحيل
أريد سماء بلا سحب من دخان
وماء على رفرف القلب يجري
وأرضا تعهّدها الله بالأقحوان
أريد مصابيح لا تنطفي أبدا بالرياح
وأفقا بلا حرس من غيوم
أريد معاريج للأمنيات
وقافلة للسّنونو تؤثث للأغنيات
أريد أنا ماذا كنت أريد
أريد لتونس ليلا أليفا
بلا حارس
وصيفا يبيع على حافة القلب ماء
وعطر سماء مكلّلة بالحبقْ
أريد طيوفا تظللّنا بالأماني
وفجرا يرقْ
أريد أنا للبلاد التي أرضعتنا ومدّت لنا
قلبها كي نكون...
سماء بحجم السّماء
وشمسا نظللها بالجفون ...
نريد لها أن نكون فداها
وليس بنا أبدا من يخون
Je chausserai le lexique aux graphèmes taciturnes
Et j'entamerai ma descente vers les sentiers des randonneurs inconnus
J'attendrai que s'élève l'étoile
Et je commencerais à cueillir les mots
Je bifferais toute apostrophe
Pour que personne ne me reproche aujourd’hui
Le ciel ennuagé du printemps
Ni l'automne où les feuilles tardent à jaunir
Ni encore le soir qui s'effrite sans attentes ni nostalgies
Pour que ne viennent pas les femmes me réclamer
De pleurer un passant qui ne savait les secrets des papillons qui sacrifient la vie sur l'autel du feu
Pour qu'elles ne m'interrogent pas sur mon amant qui ignorait mes chagrins
Pour voile je prendrais les mots aussi légers que le duvet des oisillons
Et j'entonnerais un chant unique
En poursuivant l'impossible dans le patio de la vie
Je voudrais un ciel sans nuages ni fumées
De l'eau s'écoulant sur les traversins du cœur
Et une terre que Dieu bénit par les chrysanthèmes
Je voudrais des chandelles que les vents jamais n’éteindront
Et un horizon exempt de tout nuage sentinelle
Je voudrais des strapontins pour les souhaits
Et des moineaux en caravane qui meublent les chansons
Et un été, aux bords du cœur (de mon cœur) vendant de l’eau
Et le parfum d’un ciel couronné de basilic
Je voudrais des chimères qui nous abritent par des espérances
Et une aurore qui s’adoucit
Je voudrais, moi, ce que j’ai toujours désiré
Je voudrais pour la Tunisie une douce nuitSans sentinelles
Moi, pour le pays qui nous a allaités et servi son cœur pour qu’on soit
Je voudrais …..Un ciel qui égale le ciel
Et un soleil que nous abriterons sous nos sourcils
Nous voudrions pour elle être ses soldats
Sans que, parmi nous, jamais il n’y ait de traître.
Comment raviver un cliché?
Comment raviver un cliché? examen d'un cas dans la littérature maghrébine. (un petit exercice ludique ou délire linguistico-littéraire...
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